SACRED HEART |
Bien plus qu’une vision narcissique, Biney a souhaité réaliser une sorte de procédé de signature en réalisant un autoportrait. Connu depuis 1433, cette technique permet à un artiste de se représenter ou de se mettre en scène de manière plus ou moins stéréotypée.
Dans cette œuvre, Biney a voulu faire ressortir son âme de gentleman dandy. A la base de la mode anglo-saxonne de la fin du 18ème, le dandysme se révèle être plus une philosophie, une morale outre le fait qu’il représente aux yeux de notre artiste une allure précieuse, élégante et raffinée. Comme le dit si bien Baudelaire dans Mon cœur mis à nu : « Le dandy doit aspirer à être sublime sans interruption ».
Inspiré depuis toujours par la religion chrétienne, Biney met un point d’honneur à introduire dans chacune de ses œuvres un symbole religieux, tel qu’ici au centre : « le sacré cœur ». Notamment présent parmi les vitraux de Montmartre, le cœur et les flammes symbolisent le cœur de Jésus qui, transpercé sur la croix, brûle d’un amour incommensurable. Toujours étroitement liée au spirituel, la mort, ici représentée à travers le crâne et le squelette, fait partie intégrante de l’univers de l’artiste.
Une des autres pattes de notre Biney est bien entendu l’Acanthe. Comment aurait-elle pu être absente de cette sérigraphie ? Autrefois nymphe, elle signifie dans le langage des fleurs « Amour de l’art ».
C’est d’ailleurs pour cela qu’elle fut très fréquemment utilisée dans les sculptures de l’art roman et notamment les chapeaux de l’ordre Corinthien.
Et pour créer la subtilité du décalage entre symboles antiques et modernité, Biney a glissé un de ces fameux tatouages, présent sur chacun de ses personnages et qui constitue sa signature personnelle.
Pour finir, entremêlées en arrière-plan parmi les acanthes, les arabesque dorées ont été directement inspirées des célèbres affiches publicitaires d’Alfons Mucha.
sérigraphie limitée à 8 exemplaires.
Auto portrait de Biney...